La renommée internationale de Wim Wenders commence très tôt. Ses films Paris, Texas et L’Ami américain deviennent des icônes de la cinématographie, dans lesquels le réalisateur invente une nouvelle forme de narration — un langage lent et métaphorique qui ressemble à la création d’un poème.

​

Son dernier film Perfect Days constitue une autre architecture narrative, dans laquelle le temps et l’espace, le protagoniste et la lumière de la nature trouvent l’élan d’une connexion lumineuse issue du quotidien, comme si la vie commençait toujours tard. Mais nous découvrons aussi son œuvre photographique importante, créée au fil des années de préparation de ses films, dans les lieux les plus divers du monde, comme des récits imaginaires où l’on perçoit comment un moment dans un paysage, dans un espace, est ressenti. Tout semble figé dans cette étude minutieuse des ambiances. Et pourtant, la question de savoir pourquoi ce moment était significatif conserve son mystère.

​

Les nouvelles photographies de Wim Wenders, présentées dans la première partie de notre exposition, ont été prises lors d’un séjour dans des paysages chinois. Elles nous dévoilent des espaces aux horizons vastes, des paysages dont l’espace pictural s’étend tout en demeurant présent, où les visiteurs apparaissent tels un calme bourdonnant, avant de disparaître à nouveau au loin. Les personnages de ces images ressemblent à des traces d’une inscription passagère.

​

Les photographies des grandes villes chinoises sont dominées par les formes, les couleurs et les passants de la vie urbaine, figés au moment où ils sont vus, comme dans toute photographie. Et pourtant, la conversation des choses changera l’instant suivant — et nous aussi, nous serons autres.

Une seconde partie de l’exposition est consacrée à une distance à peine plus grande par rapport aux images de Chine. Et pourtant, dans les instantanés de la forêt, nous retrouvons le même écho du silence — cette forêt qui, depuis des siècles, relie la terre au ciel. Wim Wenders y perçoit les phénomènes lumineux magiques au cœur de l’été, cette forêt romantique qui fut jadis la cathédrale intouchable du désir pour les Allemands, et dans laquelle le jeune Goethe écrivit, en 1780, le rêveur Chant du voyageur au clair de lune (Wanderers Nachtlied).

​

À l’occasion de son 80e anniversaire, la Bundeskunsthalle de Bonn consacre à Wim Wenders une grande exposition rétrospective de ses films et photographies, du 1er août 2025.

​

L’exposition sera fermée les 8 et 29 mai 2025.